STYLE
La narration dans La Caravane des anges se débobine en polyphonie éclatée et déjantée, mêlant humour mordant, personnages excentriques et situations rocambolesques. L’écriture est vive, truffée de métaphores inattendues et de dialogues percutants qui donnent un rythme effréné au récit tout en mettant en lumière les émotions des personnages.
RÉSUMÉ
Lors d’une tempête de neige paralysant la ville, une galerie de personnages hauts en couleur se réfugie dans une succursale d’un Walmart à la veille de Noël. Parmi eux, Michel, récemment libéré de prison ; Madone, une vieille dame au grand cœur ; Malik, un jeune Marocain en quête de repères ; Georges, évadé de son CHSLD ; Colette, une préadolescente privée d’amour ; et Mireille, dont le rêve de maman s’est effondré. Ensemble, ils doivent organiser un réveillon improvisé dans ce lieu inattendu. Parmi les personnages en dehors de ce lieu de rassemblement inusité, Louis Masson, avocat déterminé à innocenter Jackson Fraser -un nain- emprisonné à tort selon Sébastien Ménard - jeune homme dans la vingtaine - qui détient des informations capables de le disculper.
IMPRESSIONS
La finale résolument décalée laisse place aux personnages qui se retrouvent face à eux-mêmes. Ainsi, l’intrigue se décompose pour offrir au lecteur un miroir inattendu où chaque protagoniste, chaque excentricité, chaque absurdité révèle en réalité une profonde vérité sur la nature humaine. Par son ton à la fois ironique et profondément révélatoire, Dominique Bertrand incite le lecteur à interroger ses propres inquiétudes et à reconnaître que la peur de l’autre n’est souvent qu’un masque dissimulant la peur de soi et de la solitude. « J’ai remarqué que j’inspire parfois la crainte. Mais chacun a surtout peur de soi-même. … Ce qui les effraie en réalité, c’est le nain qui se cache en eux, la caricature au visage simiesque qui dresse parfois la tête hors des profondeurs de leur être »