CONTEXTE
Saussey construit son roman sur des chapitres très courts, donnant au récit un rythme nerveux et haletant qui ne faiblit jamais. Cette cadence soutenue plonge le lecteur au cœur d’une enquête où chaque personnage gravite dans une atmosphère à la fois intime et oppressante.
RÉSUMÉ
Tout démarre par un acte de désespoir : la mère d’une victime relance une affaire close depuis longtemps. Elle en est convaincue, l’homme emprisonné n’est pas le véritable meurtrier. Mais elle n’accepte de parler qu’à une seule personne : Kessler, l’ancien commandant de la Criminelle de Lyon, chargé de l’enquête à l’époque.
Kessler, retiré dans une vie recluse et rongée par les souvenirs, lutte contre ses démons. Pour résister à l’alcool, il s’accroche au piano, seul remède capable d’apaiser, l’espace d’un instant, les fantômes qui l’assaillent. Pourtant, le vieil enquêteur finit par sortir de l’ombre et convoquer ses anciens collègues. Mais l’équipe, déjà mobilisée sur une autre affaire — celle d’un mystérieux « piqueur » en boîte de nuit —, accueille son retour avec réserve. Des tensions anciennes resurgissent, et la réouverture de l’enquête vient semer une inquiétude sourde dans leurs rangs.
IMPRESSIONS
Saussey maîtrise l’art du faux-semblant. À chaque indice, le lecteur croit tenir la clé… avant de réaliser qu’il a été habilement dupé. Le jeu est cruel mais jubilatoire.
Je referme ce roman avec la certitude d’avoir été piégée par un véritable maître du polar.
Un extrait illustre parfaitement le thème de la vengeance :
« des hommes incapables d’affronter leurs démons, qui rejettent leurs fautes sur le destin qui ne leur a pas été favorable, sur la victime qui les a provoqués, ou sur la société qui ne leur a pas donné leur chance »