STYLE
Cynthia Kafka utilise un narrateur omniscient pour raconter, d’une plume tendre et délicate, l’histoire de quatre femmes voyageant ensemble dans un train de Paris à Hendaye. Ce choix narratif permet d’explorer en profondeur les pensées et les émotions de chaque personnage offrant ainsi une compréhension complète de leurs expériences et de leurs interactions tout au long du voyage.
RÉSUMÉ
Dans le train qui relie Paris à Hendaye, quatre femmes voyagent dans le même carré famille. Éliane, 82 ans, est une habituée. Depuis que l’amour de sa vie est parti, elle fait ce trajet une à deux fois par mois pour tromper sa solitude. En face d’elle, Lola, une adolescente à fleur de peau. Deux sœurs que tout oppose, Pénélope et Betty, ne se sont pas vues depuis plusieurs années. Elles se rendent au chevet de leur père malade. Sans se l’avouer, chacune espère ne pas arriver trop vite à destination. Mais aucune n’avait imaginé qu’un tronc d’arbre tombé sur les voies redistribuerait les cartes de leur vie…
IMPRESSIONS
Ce roman de Cynthia Kafka, avec son talent pour raconter avec sensibilité les instants les plus simples de la vie, nous entraîne dans un drôle de voyage plein de surprises et d’émerveillements. Son histoire m’a fait osciller entre rires et larmes, et je me suis profondément attachée à chacun des membres de ce quatuor si touchant.
Quelques extraits retenus
« Tous les gens qu’on aime devraient mourir deux fois, afin qu’on profite encore plus fort de la parenthèse enchantée entre deux tristesses. » De façon poétique, on y décèle le regret de ne pas avoir pleinement mesuré la valeur des instants heureux
« Au train où va la vie, il faut profiter de chaque rencontre, aussi éphémère soit-elle. Car chacune a le pouvoir de bouleverser une existence. » de celui-ci, je reconnais une lucidité dans la reconnaissance de la fugacité du bonheur.
« C’est le grand problème de la vie solitude, explique la vieille femme. Ça ressemble à un immense labyrinthe plongé dans l’obscurité. Au début, on essaie d’en sortir, mais comment lire le plan dans le noir ? Parfois, une lumière offre un peu d’espoir, et puis la lumière s’éteint. Alors, au bout d’un moment, on se résigne à rester coincé. » Une réflexion profondément mélancolique de la solitude comme état permanent. Elle met en lumière la douleur silencieuse et le désespoir que la solitude peut engendrer.
Au train où va la vie offre une réflexion sur la nécessité de vivre pleinement les moments partagés avec ceux qu’on aime, précisément parce qu’ils sont éphémères.
Cette histoire de Kafka s’est déposée sur mes épaules tel un châle réconfortant.❤️