Coup de ❤️
STYLE
Je reconnais l’écriture sensible, raffinée et empreinte de sensualité d’Agnès Martin-Lugand, une écriture qui plonge au plus profond du cœur de ses personnages. Dans Les Renaissances, une narration bicéphale enrichit le récit en offrant une double perspective, tandis que Venise, en toile de fond, souligne l’importance de l’art dans la vie des personnages. Le roman explore avec finesse la complexité des liens familiaux, les multiples facettes des relations amoureuses ainsi que l’écriture et le monde littéraire.
RÉSUMÉ
Agnès Martin-Lugand raconte l’histoire de Rebecca, une romancière en panne d’inspiration, dont le mariage avec Esteban, un architecte espagnol, s’effrite après vingt ans de vie commune. Un soir, dans un bistrot parisien, elle croise Lino, un artisan passionné d’histoire de l’art et de beauté, mais aussi un homme énigmatique, hanté par son passé. Après s’être ouvert à elle sur son amour impossible pour Constance et sa prise de distance avec Alban, qu’il considère comme un frère, Lino disparaît. Troublée et fascinée par cette rencontre, Rebecca se laisse emporter par une frénésie d’écriture retrouvée. Déterminée, elle part à la recherche de Lino pour lui demander l’autorisation de faire de lui le héros de son prochain roman basé sur son histoire. Cette quête la conduit à explorer les méandres des émotions humaines, les siennes et celles de Lino, tout en s’immergeant dans le processus de création littéraire
IMPRESSIONS
Les masques « peuvent aussi t’offrir d’explorer ta face obscure, interdite… L’espace de quelques heures, tu abats les différences, tu mets tes problèmes de côté, tu oublies qui tu es, tes responsabilités, tu te sens libre, tu vibres, tu as peur, tu cherches le plaisir sans penser aux conséquences, puisque ce n’est pas toi… C’est le masque qui prend tous les risques. »
Cet extrait évoque avec intensité le pouvoir du masque comme libération des contraintes sociales et personnelles. Il suggère une dualité troublante entre identité et apparence, où le masque devient un moyen d’explorer des facettes cachées de soi, voire interdites. L’idée de se dissocier de ses actes le temps d’une soirée crée une tension entre liberté et illusion. … Le texte interroge ainsi « les différentes facettes, même les plus obscures, que nous avons en chacun de nous. Certains utilisent des masques, d’autres peuvent faire appel à la littérature, en l’écrivant, ou en la lisant… » Le personnage de Lino est prisonnier d’un amour impossible et illusoire pour Constance.