IWASAKI, Mineko - Ma vie de geisha
Autobiographie 350p
L'autrice
Mineko Iwasaki , née Masako Tanaka, est une femme d'affaires japonaise, auteure et ancienne geiko (terme employé à Kyoto pour désigner une geisha). Issue d'une famille nombreuse, d'origine noble mais ruinée. Dès l'âge de trois ans, ses parents sont sollicités pour en faire une apprentie geisha. Elle est très belle mais très timide. Elle accepte de quitter ses parents à l'âge de 5 ans pour les sauver de la misère. À 29 ans, elle se retire pour se marier et pour marquer sa réprobation devant le système archaïque qui régit les activités de geisha à Gion. Après une publication sur sa vie racontée par quelqu'un d'autre, elle décide de mettre les pendules à l'heure en publiant son propre livre avec l'aide de Rande Brown. Il parait en 2002 sous le titre Geisha, A Life et en français "Ma vie de Geisha".
Le roman
Mineko Awasaki dans son livre Ma vie de geisha raconte de manière détaillée son parcours unique au sein du monde fermé et codifié des geishas japonaises. Ce récit autobiographique dévoile non seulement son ascension comme l’une des geishas les plus célèbres de Kyoto, mais aussi les sacrifices et les déceptions qui l’ont poussée à quitter cette profession.
Résumé
Mineko, née Masako Tanaka, est choisie dès son plus jeune âge pour devenir l’héritière, l’ototori, d’une maison prestigieuse de geishas appelée l’okiya. Elle sera le fruit d’un effort collectif plutôt que celui d’une seule famille ou d’un seul individu. Et cette collectivité, c’était Gion-Kobu, le quartier des geishas de Kyoto. Elle apprend à maîtriser les arts traditionnels du chant, de la danse, de la musique et de la conversation pour tenir compagnie à des personnalités, souvent riches et influentes. Grâce à son talent, à sa discipline et à sa beauté, Mineko devient la geisha la plus sollicitée de Gion.
Mineko insiste sur le fait que les geishas ne sont pas des travailleuses du sexe et qu’il est absurde d’assimiler la maison des geishas à un lieu de perdition « les hommes ne sont même pas admis au cœur de cette société exclusivement féminine. »
Elle révèle qu’elle descend des burakumin, une caste historiquement discriminée au Japon, un peu comme les intouchables en Inde. « Jadis ils s’occupaient des cadavres ou manipulaient des substances dites polluantes comme la viande de bœuf et le cuir. Ils étaient croque-morts, bouchers, tanneurs. À l’heure actuelle, leur situation s’est améliorée, mais quand j’étais petite fille, ils faisaient encore l’objet d’une cruelle ségrégation ».
Malgré cette origine marginalisée, Mineko Iwasaki a pu intégrer et exceller dans le monde fermé des geishas, un univers où la discipline, le talent et l’apparence l’emportaient sur les origines sociales. Cependant, ce statut a influencé son regard sur les hiérarchies et les injustices sociales, renforçant sa détermination à réussir.
Malgré sa renommée, Mineko se rebelle contre le système rigide et injuste des okiyas. Le poids des traditions, le manque de liberté, les pressions imposées et l’ingratitude des hommes qu’elle côtoie finissent par éroder sa passion. À 29 ans, au sommet de sa carrière, elle décide de tout quitter, marquant à la fois un tournant dans l’histoire des geishas.
Style
Dans son autobiographie, Mineko décrit avec précision les rituels et les costumes somptueux, mais aussi les pressions et les renoncements imposés par ce métier. Elle a surtout écrit ce livre pour rectifier les nombreuses idées fausses sur les geishas, notamment celles véhiculées par Arthur Golden dans Geisha - qui s'est manifestement inspiré des informations fournies par Mineko Awasaki sur le mode de vie d'une geisha. Encore que, même sur ce point, des lecteurs constatent des divergences. La plus significative concerne le mizuage qu'Arthur Golden définit comme la vente au plus offrant de la virginité d'une apprentie geisha alors que Mineko Awasaki l'évoque simplement comme le rituel du passage à une plus grande maturité, sans contrainte sexuelle, et qui se matérialise par des signes distinctifs vestimentaires.-
Impressions
Ma vie de geisha est un récit captivant qui plonge le lecteur dans un univers aussi mystérieux qu’exigeant. Mineko Iwasaki y livre une réflexion sur le prix du succès et la quête de liberté dans un monde régi par des traditions séculaires.
Appréciation
Si vous avez envie de lire un ouvrage sur la coutume archaïque des geishas japonaises